Né en 1898 à Paris, mort en 1964 à Châtenay-Malabry.
Suite au décès de son père et de sa grand-mère irlandaise qui l’a élevé, il rejoint sa mère à Londres où il entre à l’âge de 14 ans à La Royal Académie. En 1917 de retour en France il s’engage et est gazé, il s’installe alors à Paris. Dès 1924 il expose à Paris et connaît le succès avec une peinture figurative sombre et lyrique (portraits scènes de groupes, paysages, natures mortes). Il est soutenu par Jeanne Castel. Mais suite à la crise de 1929, il part en 1934 pour Chamonix travaillé comme professeur de ski où il gère également un hôtel et un dancing. Il revient à Paris en 1939 chez Jeanne Castel et se tourne vers une abstraction informelle. Il travaille la matière peinture avec la technique des hautes pâtes, Il se lie avec Jean Dubuffet avec qui il partage la même expression En 1941 il a son propre atelier qui devient aussi un lieu de réunion pour les résistants. Il est arrêté par la Gestapo en 1943 et libéré grâce à des amis écrivains comme Jean Paulhan. C’est l’époque où la littérature et les arts sont proches. Il fuit alors Paris pour Châtenay-Malabry dans un pavillon retiré d’une clinique « La Vallée-aux-Loups ». Il est voisin et témoin d’exécutions d’otages par la Gestapo, des corps fusillés étaient déposés non loin de son atelier. Il exprime son désarroi et son malaise dans la série « Otages » qui sera exposée en 1945 à la Galerie Drouin. Les effets de matière deviennent le sujet principal de l’œuvre. Jean Fautrier utilise une peinture à la colle qui mêle les masses de pigments aux encres transparentes ou opaques, d’où émergent des harmonies recherchées et lumineuses, créant ainsi des empâtements et des textures variées provoquant une certaine angoisse.
© Geneviève Bonnefoi, 2007
Une œuvre de la collection
Tête d’Otage N°7, 1944. Peinture, papier marouflé sur toile, 34 x 26,5 cm.
Succession G. Bonnefoi, 2019.
Expositions : 1970, « Un art subjectif ou la face cachée du monde » – 2002, « La Nouvelle Ecole de Paris – 1941-1965 » – 2019, « Hommage à Pierre Brache et Geneviève Bonnefoi », Abbaye de Beaulieu.