Henri Michaux

Né en 1899 à Namur (Belgique), mort en 1984 à Paris.

Premières études et adolescence en Belgique où il se prépare à être médecin puis abandonne ces études et s’engage comme matelot pour des voyages au long cours. Revenu à Bruxelles en 1922, il découvre Lautréamont dont la lecture l’incite de nouveau à écrire. Se lie avec plusieurs auteurs importants de l’époque, dont Jean Paulhan et décide d’aller vivre à Paris où il s’installe définitivement. Publie textes et poèmes dans différentes revues et, en même temps, découvre une certaine peinture, libérée de tout souci représentatif : Klee, Ernst, Chirico. Dès 1927, en attente de départ pour l’Équateur, il trace ses premières « pages d‘écriture » non signifiantes et, parmi d’autres essais encore mal connus, une tache (« Un poulpe ou une ville ») qui sera pour lui l’ancêtre de milliers d’autres taches. Dans les années 1930-1940, entre ses nombreux voyages (dont le célèbre Un barbare en Asie), il publie plusieurs recueils illustrés par lui-même de dessins, déjà annonciateurs d’un univers onirique qui ne doit rien à ce qu’il appelle « l’abominable réalité ». Avec ses petites peintures sur fond noir, exposées en 1938 chez Pierre Loeb, il crée quelques chefs-d’œuvre d’un art intimiste qui fut aussi celui de Klee, de Wols et de quelques artistes majeurs de l’époque. Il ne cessera plus de mener de front ces deux activités d’écrivain et de peintre ; celui-ci se révèle de plus en plus important avec la publication de Peintures et dessins (1946) et la longue suite d’aquarelles de 1948-49 (Galerie René Drouin). Dans les années 1950, ce sont les signes et les taches à l’encre de Chine qui l’intéressent. Les premiers couvriront des centaines de pages et formeront l’album Mouvements (1951) ; les secondes se déploieront sur des formats plus grands, à partir de 1954 (exposition à la galerie René Drouin). Pendant plusieurs années, Michaux utilisera ce moyen d’expression privilégié, évoquant avec la même force que dans ses textes, combats et batailles, courses, mêlées, foules en marche, envolées de lutins… un monde en mouvement dont le rythme, la vitesse, l’espace, la multitude sont les éléments primordiaux.

Avec l’expérience mescalinienne, retour vers l’intérieur et le petit format. Tout proches encore de l’écriture, les dessins « mescaliniens », réalisés avec une fine plume et de l’encre de Chine, mettent en page des milliers de traits vibratiles qui restituent le trouble éprouvé par l’auteur. Ils se poursuivront durant plusieurs années, alternant avec de grandes encres où il introduit des taches de couleur, ainsi qu’avec des gouaches et des aquarelles (expositions à la galerie Daniel Cordier, 1959 et 1962). Sa première rétrospective a lieu au Stedelijk Museum d’Amsterdam (1964), puis au Musée national d’Art moderne (1965). Par la suite Michaux se consacre de plus en plus à la peinture, fidèle à toutes ces techniques qu’il possède bien, auxquelles s’ajoutent l’acrylique en 1967-68 (les « Arrachements ») et, dans les dernières années, un retour vers la peinture à l’huile. Il expose régulièrement au Point Cardinal à partir de 1967. De très nombreuses expositions en France et à l’étranger consacrent enfin cette œuvre qui, par son ampleur et sa multiplicité est l’égale des plus grandes, en dépit des formats réduits qu’il a souvent employés. L’association lui a consacré une exposition hommage dans la salle des Convers en 1985.

© Geneviève Bonnefoi, 2007

Quelques œuvres de la collection

Frottage crayon Conté, 1944-45 – 36 x 25 cm.

Donation Geneviève Bonnefoi, 1973.

Expositions : 1970, « Un Art subjectif ou la Face cachée du monde », Abbaye de Beaulieu – 1976, Fondation Maeght, Saint-Paul-de-Vence – 1978, Centre Georges-Pompidou, Paris – Solomon Guggenheim Museum, New York – Musée d’Art Moderne de Montréal, Canada -1980-1986, « Autour d’une Collection », Abbaye de Beaulieu et toutes les expositions de la Collection de Beaulieu – 1985, « Hommage à Michaux », Abbaye de Beaulieu,1996 – « La Collection de Beaulieu », Cloître des Jacobins, Toulouse.

Frottage crayon Conté, 1944-45 – 36 x 25 cm.

Donation Geneviève Bonnefoi, 1973.

Expositions : 1970, « Un Art subjectif ou la Face cachée du monde », Abbaye de Beaulieu – 1976, Fondation Maeght, St Paul – 1980-1986, « Autour d’une Collection », Abbaye de Beaulieu et toutes les expositions de la Collection de Beaulieu – 1985, « Hommage à Michaux », Abbaye de Beaulieu -1996, « La Collection de Beaulieu », Cloître des Jacobins, Toulouse.

Aquarelle sur papier, 1949 – 33 x 50 cm.

Donation Geneviève Bonnefoi, 1973.

Expositions : 1970, « Un Art subjectif ou la Face cachée du monde », Abbaye de Beaulieu – 1980-1986, « Autour d’une Collection », Abbaye de Beaulieu et toutes les expositions de la Collection de Beaulieu – 1985, « Hommage à Michaux », Abbaye de Beaulieu – 1986, « Art sans Ecole », Lyon – 1989, « Espaces intérieurs », Cahors – 1996, « La Collection de Beaulieu », Cloître des Jacobins, Toulouse.

« Mouvements », 1951. Signes à l’encre de Chine sur papier, 3 x 32 x 24 cm.

Donation Geneviève Bonnefoi, 1973.

Expositions : 1980-1986, « Autour d’une Collection », Abbaye de Beaulieu et toutes les expositions de la Collection de Beaulieu – 1985, « Hommage à Michaux », Abbaye de Beaulieu – 1986, « Art sans Ecole », Lyon – 1987, « Artistes-écrivains – Ecrivains-artistes du XXe siècle », Musée Ingres, Montauban – 2001, Musée de Libourne.

« Tiers médian », 1954. Peinture à l’encre sur papier, 75 x 105 cm.

Donation Geneviève Bonnefoi, 1973.

Expositions : 1954, Galerie René Drouin, Paris – 1980-1986, « Autour d’une Collection », Abbaye de Beaulieu et toutes les expositions de la Collection de Beaulieu – 1985, « Hommage à Michaux », Abbaye de Beaulieu – 1986, « Art sans Ecole », Lyon – 1987, « Artistes-écrivains – Ecrivains-artistes du XXe siècle », Musée Ingres, Montauban – 1996, « La Collection de Beaulieu », Cloître des Jacobins, Toulouse – 2001, Musée de Libourne.

Dessin mescalinien, 1956. Encre sur papier, 32 x 24 cm.

Donation Geneviève Bonnefoi, 1973.

Expositions : 1956, « Parcours », Galerie René Drouin, Paris – 1980-1986, « Autour d’une Collection », Abbaye de Beaulieu et toutes les expositions de la Collection de Beaulieu – 1985, « Hommage à Michaux », Abbaye de Beaulieu – 1986, « Art sans Ecole », Lyon – 1996, « La Collection de Beaulieu », Cloître des Jacobins, Toulouse.

« La Forme fendue d’un être immense », 1958. Dessin mescalinien, encre sur papier, 26,5 x 18 cm.

Donation Geneviève Bonnefoi, 1973.

Expositions : 1958, Galerie Daniel Cordier, Paris – 1978, Centre Georges Pompidou, Paris – Solomon Guggenheim Museum, New-York – Musée d’Art Moderne de Montréal, Canada – 1983, Seibu Musée, Tokyo et Musée de Kita-Kyushu, Japon – 1980-1986, « Autour d’une Collection », Abbaye de Beaulieu et toutes les expositions de la Collection de Beaulieu – 1985, « Hommage à Michaux », Abbaye de Beaulieu – 1986, « Art sans Ecole », Lyon – 1996, « La Collection de Beaulieu », Cloître des Jacobins, Toulouse – 2001, Musée de Libourne.

Aquarelle sur papier de Chine, 1964 – 49 x 25 cm.

Donation Geneviève Bonnefoi, 1973.

Expositions : 1965, Musée National d’Art Moderne, Paris – 1980-1986, « Autour d’une Collection », Abbaye de Beaulieu et toutes les expositions de la Collection de Beaulieu – 1985, « Hommage à Michaux », Abbaye de Beaulieu – 1989, « Espaces intérieurs », Cahors – 1996, « La Collection de Beaulieu », Cloître des Jacobins, Toulouse – 2001, Musée de Libourne.

Aquarelle sur papier de Chine, 1964 – 38 x 29 cm.

Donation Geneviève Bonnefoi, 1973.

Expositions : 1980-1986, « Autour d’une Collection », Abbaye de Beaulieu et toutes les expositions de la Collection de Beaulieu – 1986, « Art sans Ecole », Lyon – 1989, « Espaces intérieurs », Cahors – 1996, « La Collection de Beaulieu », Cloître des Jacobins, Toulouse – 2001, Musée de Libourne.

Encre et acrylique sur papier, 1979 – 56 x 70 cm.

Don de l’artiste, 1980.

Expositions : 1980-1986, « Autour d’une Collection », Abbaye de Beaulieu et toutes les expositions de la Collection de Beaulieu – 1989, « Espaces intérieurs », Cahors – 1996, « La Collection de Beaulieu », Cloître des Jacobins, Toulouse – 2001, Musée de Libourne.

Huile et acrylique sur cartoil, 1980 – 27 x 35 cm.

Don de l’artiste, 1980.

Expositions : 1980-1986, « Autour d’une Collection », Abbaye de Beaulieu et toutes les expositions de la Collection de Beaulieu – 1985, « Hommage à Michaux », Abbaye de Beaulieu – 1996, « La Collection de Beaulieu », Cloître des Jacobins, Toulouse – 2001, Musée de Libourne.