Né en 1911 à Nogent-sur-Marne, mort à Toulon en 1967.
D’origine bretonne – petit-fils du peintre Théophile Deyrolle , petit-neveu du peintre Alfred Guillou, il commence à peindre en autodidacte vers 1932. Séjour au Maroc et en Algérie, où il peint des scènes et des personnages. Il rencontre Domela et Magnelli et surtout Charles Estienne en 1938, alors professeur d’histoire. De leur amitié naîtra la passion de Charles Estienne pour la peinture.
Au début des années quarante, ses œuvres figuratives révèlent une certaine influence des Nabis et de Paul Sérusier en pratiquant la peinture par aplat avec une vue synthétique de la réalité tout en l’affranchissant de la perspective traditionnelle.
C’est en 1944 que Deyrolle expose sa première peinture abstraite et s’intègre en 1946 au premier groupe « abstrait » de la Galerie Denise René. Premier prix « Kandinsky » cette même année qu’il partage avec Dewasne. Par la suite, il abandonne la peinture à l’huile pour adopter la tempera dont il apprécie la matité. D’abord assez rigides, ses œuvres s’adoucissent dans les années soixante par une composition où les courbes jouent un rôle plus important et par un savant travail de la matière. En 1975 le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris lui consacre une rétrospective.
« Comme la décantation plastique du plus vieux rêve celtique, avec son sens rustique de la matière, son sens surtout – essentiellement onirique – de l’infinie et indéterminée dimension et signification de toutes choses, y compris la « chose plastique ». Jean Deyrolle ou la continuité de la peinture. Charles Estienne, Art d’Aujourd’hui, avril/mai 1951.
L’artiste écrit en 1957 : « Ce que je cherche, c’est, par la multiplicité et la combinaison des formes, à atteindre à de multiples significations : carré, oiseau, chaleur, amitié, que sais-je ? Lorsque la vision devient multiple, on en vient tout naturellement à ne plus attacher d’importance au sujet présumé »
Une œuvre de la collection
Dominique,1957. Huile sur toile, 81 x 65 cm.
Don de Mme Simone Frigerio*, 1982.
*Simone Frigerio, critique d’art, longtemps collaboratrice de « Art d’Aujourd’hui », amie de Geneviève Bonnefoi et Pierre Brache. Elle a écrit plusieurs textes sur l’artiste, elle a aussi rédigé la préface du catalogue de l’exposition Mouvement peint, mouvement agit présentée à l’Abbaye de Beaulieu en 1976.