Conférences 2021

Mercredi 3 novembre 2021 18h30  à l’Espace des Augustins 27, rue des Augustins 82000 Montauban

En partenariat avec l’Espace des Augustins à Montauban.
La connaissance de Jean Dubuffet est une clé indispensable pour comprendre la démarche de Geneviève Bonnefoi et de Pierre Brache. Il est pour eux « la personnalité capitale », l’artiste majeur mais aussi l’ami et surtout l’interlocuteur avec lequel ils déchiffrent la création artistique  de leur temps. « La passion de Dubuffet pour ces artistes inconnus auquel il consacra tant de son temps » est une référence que Geneviève Bonnefoi n’oubliera jamais. Aujourd’hui les œuvres de Dubuffet marquent l’excellence de la collection et la pertinence des collectionneurs. Jean Dubuffet (1901-1985) est peintre, écrivain, mais aussi prospecteur inlassable de ce qu’il nomme l’Art Brut. Par cette expression, il désigne des œuvres inclassables réalisées par des personnes étrangères au monde de l’art et à ses usages. A l’intersection de ces recherches et de sa propre activité artistique, Dubuffet fait de l’invention la valeur cardinale d’un art qu’il désire inféodé aux valeurs culturelles. L’actualité de Dubuffet ne faiblit pas. Il fait l’objet d’expositions internationales de grande ampleur. La Fondation Gianadda à Martigny en Suisse lui consacrera une rétrospective à partir du 3 décembre prochain.

Baptiste Brun est enseignant-chercheur en histoire de l’art contemporain à l’université Rennes 2. Ses travaux portent sur les interactions entre création artistique, histoire de l’art, anthropologie et psychiatrie dans la seconde moitié du XXe siècle et sur l’histoire de l’art, pensée en regard du primitivisme. Il est entre autres l’auteur de Jean Dubuffet et la besogne de l’Art Brut : critique du primitivisme (Presses du réel, 2019).
Commissaire d’exposition, il a notamment mis en œuvre l’exposition « Jean Dubuffet, un barbare en Europe » (Mucem, Marseille ; Ivam, Valencia ; MEG, Genève, 2019-2021).

Visionner la conférence de Baptiste Brun

Directrice générale du pôle des musées d’art de Lyon MBA|MAC, directrice du musée des Beaux-Arts de Lyon, conservatrice en chef du patrimoine

Jeudi 30 septembre 2021 à 18h30, visioconférence gratuite ouverte à tous

La collection de Beaulieu possède de nombreuses œuvres de Fred Deux. On peut dire qu’il fut un des artistes de prédilection de Geneviève Bonnefoi.

Geneviève Bonnefoi déclara que sa fascination pour Fred Deux ne s’est jamais démentie. Elle le découvre en 1959 et l’intègre dans l’exposition inaugurale du Centre d’art de Beaulieu en 1970, « Un art subjectif ou la face cachée du monde ». En 1990, elle lui consacre une exposition personnelle.

Dessinateur, écrivain, poète, Fred Deux fut un artiste irréductible aux modes et aux mouvements. Connaître Fred Deux, c’est une façon de mieux comprendre la démarche de Geneviève Bonnefoi.

Sylvie Ramond a été la commissaire, avec Pierre Wat, de l’exposition « Le Monde de Fred Deux » au musée des Beaux-Arts de Lyon en 2017. Son catalogue est devenu l’ouvrage référence sur Fred Deux.

Jeudi 8 juillet 2021 à 18 heures, visioconférence gratuite ouverte à tous    

À l’occasion de la rétrospective consacrée à l’œuvre du peintre, qui vient d’ouvrir dans différents lieux de Quimperlé. Rencontre avec Fanny Drugeon, commissaire de l’exposition.

La palette et les formes des tableaux de Krebs évoluent selon les époques, mais elles gardent de grands principes : la toile est mate, un mystérieux signe noir souligne l’équilibre des compositions encadrées par des verticales à peine suggérées tandis qu’une prédelle propose un premier plan ou qu’une horizontale forme une perspective où le regard s’arrête. Les roses, bruns, verts, plus rarement bleus ou jaunes, s’étirent chacun dans toute la gamme possible des tons qui reviennent, vibrants, dans toutes les séries. Ils se répondent, d’une période à l’autre, jusqu’à être envahis par la lumière et les diagonales.

Geneviève Bonnefoi, rencontrée en 1967, a compris que « Krebs n’est pas homme à se laisser enfermer dans un mouvement, aussi passionnant soit-il. (…) Merveilleux coloriste, il ne cesse de provoquer des surprises ».

La collectionneuse et critique d’art l’a montré : elle considérait Krebs non pas comme un artiste du territoire, mais comme un peintre de ces « Années fertiles » qu’elle affectionne. Une grande exposition lui avait été consacrée en 2007 dans l’abbatiale.

Commissaire de la rétrospective « Cheminements », Fanny Drugeon est docteure en Histoire de l’art, diplômée de l’École du Louvre. Elle a enseigné en école d’art, à l’université et à l’École du Louvre. Elle écrit régulièrement dans des ouvrages et catalogues d’exposition, ainsi que dans des revues spécialisées. Elle est chercheuse associée au Labex Création, Arts et Patrimoines, au Laboratoire InTRU de l’Université François-Rabelais (Tours) et membre de l’AICA (Association Internationale des critiques d’art).

Xavier Krebs est né à Quimperlé en 1923 et décédé à la fin de l’été 2013. L’exposition est présentée jusqu’au 10 octobre à la Chapelle des Ursulines, la Maison des Archers et la Médiathèque de Quimperlé (rens. 02 98 96 37 37). Une exposition de ses céramiques est présentée au Musée de la Faïence de Quimper à l’occasion de l’exposition « Keraluc, une faïencerie au service des artistes ».

Jeudi 17 juin 2021 à 18 heures 30, visioconférence gratuite ouverte à tous

Dans la collection Brache-Bonnefoi – que l’on pourra retrouver au printemps prochain  à l’abbaye de Beaulieu-en-Rouergue – figure un tableau de Jean Fautrier (1898-1964) intitulé Tête d’otage n°7 (1944)une très belle œuvre représentative d’une époque de création parmi les plus marquantes de l’artiste.  

Geneviève Bonnefoi commence son grand ouvrage Les Années Fertiles, 1940-1960 (Mouvements Éditions, 1988), en consacrant deux pages à Jean Fautrier illustrées par deux œuvres de l’artiste, La Juive (1945) et Otage (1944), et accompagnées d’une citation d’André Malraux. Elle avait compris l’importance et la singularité de l’artiste :  

Quelles sont donc ces œuvres qui bouleversent ainsi les conventions picturales, qui dérangent à la fois par leur technique audacieuse et par leur contenu angoissant ?

Jean Fautrier a fait l’objet d’une importante rétrospective au Musée d’Art moderne de Paris début 2018. Il est considéré comme l’un des artistes majeurs du 20e siècle qui influença aussi bien les peintres américains qu’européens. Revenir sur Jean Fautrier, c’est donc à la fois vivre l’histoire de l’art de l’après-guerre et retrouver la pensée de Geneviève Bonnefoi.

Commissaire de cette remarquable exposition, Dieter Schwarz a accepté  notre invitation à nous parler de cet artiste hors norme et nous expliquera comment le tableau Tête d’otage n°7 s’inscrit pleinement dans son parcours. Directeur du Kunstmuseum Winterthur (près de Zurich) de 1990 à 2017, Dieter Schwarz est l’auteur de plusieurs ouvrages sur l’art moderne et contemporain et commissaire de nombreuses expositions importantes.      

La visioconférence nous offre une occasion unique de connaissance, de partage et d’échange. Dieter Schwarz vit en Suisse, beaucoup d’entre nous n’ont pas vu l’exposition présentée à Paris ou à Zurich. Où que vous soyez le 17 juin, vous pouvez profiter de cette conférence exceptionnelle. Nous vous signalons également que la conférence est suivie d’un débat au cours duquel chacun peut poser des questions.

Mercredi 26 mai 2021 à 18 heures 30, visioconférence gratuite ouverte à tous

Conservatrice en chef honoraire du patrimoine, Marie-Paule Vial, après plusieurs années à la tête du musée des Beaux-Arts de Marseille, a assuré la direction des douze musées de la ville, puis celle du Musée national de l’Orangerie à Paris. Actuellement elle est chargée des collections de la Fondation des Treilles, créée par Anne Gruner Schlumberger.

Anne Gruner Schlumberger (1905-1993), personnalité remarquable, fut une grande collectionneuse et une grande mécène dont la démarche fait écho à celle de Geneviève Bonnefoi. La collection qu’elle a constituée possède des oeuvres de nombreux artistes communs avec celle de Beaulieu, notamment Dubuffet ou Fautrier. Elle fut sensible au surréalisme représenté, chez elle, par Brauner ou Sima.

Elle a créé un lieu, la Fondation des Treilles dans le Var, qui lui survit et continue d’accueillir des artistes. Une partie de sa collection fut présentée l’été dernier à la fondation Bemberg à Toulouse. Anne Gruner Schlumberger était fille de Conrad Schlumberger, industriel et musicien, et la nièce de Jean Schlumberger, fondateur de la NRF. Elle avait deux sœurs, Dominique De Menil créatrice de la fondation De Menil à Houston et Sylvie Boissonnas que connut bien Geneviève Bonnefoi. C’est donc tout un monde des arts d’une époque chère aux amis de Beaulieu que la figure d’Anne Gruner Schlumberger fait revivre.