Né en 1886 à Villeréal (Lot et Garonne), mort en 1964 à Boissiérettes (Lot).
Fait des études à Cahors et Bordeaux mais s’enfuit à Alger en 1904 avec la volonté de devenir artiste peintre. Après une première période figurative où se retrouvent de nombreuses influences (La Fresnaye, Juan Gris et surtout Braque), période pendant laquelle il fait ses classes, il enseigne lui-même à l’Académie Ranson jusqu’en 1938. Puis il quitte Paris, vient s’installer dans le Lot où il cesse de peindre quelques années mais il réalise ses premières « tapisseries », chefs-d’œuvre primitifs et savants à la fois, composées de fragments de tissus, de ficelle, de toile à sac, vieux tricots et autres éléments cousus par sa femme Mousse. Il est menacé de perdre la vue et sa vision du monde en est totalement transformée ; c’est alors que naît une œuvre entièrement nouvelle, une sorte d’immersion dans la Nature qui retrouve certains accents impressionnistes et donne une suite remarquable de toiles, de temperas, lithos, monotypes, tous inspirés par les jeux magiques de la lumière et de la couleur, vus par un être d’une très grande sensibilité, qui se voulait peut-être « naïf » mais qui était en réalité un maître en ce domaine. Après la mort de sa femme et l’émouvant « Journal » de ses petits tableaux peints jours après jours, il s’éteint en 1964, mais il a réalisé aussi des vitraux (en Suisse et à la Cathédrale de Metz), il a voulu se renouveler, « expérimenter le hasard », frôler « le danger qui est la condition même de toute œuvre valable », mais pas n’importe quel « danger », spectaculaire ou vite médiatisé : le profond, l’intérieur, l’invisible.
© Geneviève Bonnefoi, 2007
Une œuvre de la collection
« Noir et vert », 1951. Tempera sur papier, marouflé sur bois, 111 x 51 cm.
Donation Geneviève Bonnefoi, 1973.
Expositions : 1952, Galerie Jeanne Bucher, Paris – 1959, Musée National d’Art Moderne, Paris – 1966, Musée des Arts décoratifs, Paris – 1970, « Un Art subjectif ou la Face cachée du monde », Abbaye de Beaulieu – 1974, « Matière et Mémoire », Abbaye de Beaulieu – 1980-1986, « Autour d’une Collection », Abbaye de Beaulieu et toutes les expositions de la Collection – 1996, « La Collection de Beaulieu », Cloître des Jacobins, Toulouse – 2001, Musée de Libourne.