Expositions 2014

Traits… très noirs
Hommage à Karl-Otto Götz

Salle des Convers, 10 juillet au 5 octobre
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En écho à l’ouverture du musée Soulages à Rodez, l’exposition Traits… très noirs se propose d’attirer l’attention sur l’importance du trait et du trait noir dans l’espace du tableau depuis les années 1950. Proche du dessin ou parfois de l’écriture, le trait noir joue en effet dans le champ pictural de nombreuses autres fonctionnalités : il fait contraste, éloigne, creuse, cerne… Il participe de l’intensité générale de la couleur par sa texture et, par son linéament, invite le regard au cheminement. Un tracé à suivre. Une trace à interroger.

À cette occasion un hommage à Karl-Otto Götz est rendu en exposant une trentaine de lithographies, en partenariat avec la Galerie Uwe Opper (Allemagne), et quelques toiles de cet artiste allemand qui fête en 2014 son centenaire. Il a participé aux expositions du groupe Cobra et a séjourné à Paris dans les années cinquante. Daniel Cordier l’expose dans les années 1950-1960 à Paris et à Francfort. Sa peinture d’une grande ampleur gestuelle se situe entre l’expressionnisme américain et le romantisme allemand. Elle évoque de profonds tourbillons, tempêtes ou cyclones très maîtrisés et comme saisis au ralenti. Il a participé à de très nombreuses expositions internationales et ses œuvres se trouvent dans la plupart des grands musées.

Dix artistes (Geneviève Claisse, Jo Delahaut, Jean Dubuffet, Paul Jenkins, Asger Jorn, Alain Pauzié, Richard Texier, Hossein Zenderoudin, Karskaya, Sonderborg) qui travaillent sur le trait noir sont présentés par une dizaine d’œuvres en résonance avec le travail de K.-O. Götz.

Catalogue lithographies, galerie Uwe Opper, Allemagne

Livre recueil « Traces de peintres », poèmes de K.O. Götz

Méprises et faux semblants
Photographies de Jean Cazelles

Salle des Convers, 4 mai au 6 juillet
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Jean Cazelles se complaît à s’installer dans un noir silence de plus en plus expressif qui n’est pas sans évoquer le mouvement de Hartung, les traces de Tobey ou le geste de Soulages qui affirme par ailleurs : «De la tourbe primordiale émerge la lumière». Cette lumière qui semble jaillir de l’ombre devient le sujet même de l’image, le moyen d’accès au rêve et à la contemplation. C’est là l’obsession du photographe qui affirme son goût pour l’exploration de ces surfaces obscures striées d’éclats lumineux, pour l’immersion dans la profondeur de l’opacité. Associée à une conception formelle rigoureuse, cette volonté de s’abstraire du réel pour mieux y plonger lui permet de découvrir des images et des évocations invisibles autrement…

Amoureux comme Vinci de cette « lumière de l’ombre » qui privilégie la délicatesse et souvent l’éphémère, Jean Cazelles n’affirme rien, il suggère, et nous propose, dans un langage peu conventionnel qui ne se livre pas au premier instant, des fragments spectacles capables de déclencher notre lyrisme intérieur. in «Méprises & Faux-semblants», éd. Au Fil du Temps, 2013

Livre d’art : Préface de J-C Gautrand (photographe, journaliste et historien de la photographie) .

À la manière d’eux

Salle des Convers, 9 au 19 octobre
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La pratique artistique n’est pas un dérivatif. Écrire, sculpter, peindre… Pour se parcourir, exercer sa vie, disait Michaux. La couleur, la forme et la matière, comme un moyen de tenir ensemble le dedans et le dehors.

Sensible à cette dimension vivifiante de la pratique artistique, l’Association culturelle de l’Abbaye de Beaulieu a soutenu le projet de l’équipe pédagogique du Foyer de Verfeil pour handicapés adultes et elle est heureuse de donner audience à la suite de la grande exposition d’été à ces travaux « à la manière d’eux ». Ce qui est présenté ici par les résidents du Foyer et ses animateurs est le résultat d’une année de travail à contempler des œuvres de grands maîtres, à dialoguer avec elles, chacun faisant écho à un souci secret, un désir inexprimé… de liberté, de beauté, de vérité. Van Gogh, Pollock, Bourdelle, Lautrec, Rothko, tous parlent à l’âme. Rien d’étonnant donc que la proposition faite aux résidents du foyer ait retenu leur intérêt et qu’ils se soient engagés dans cette réalisation sur toute une année, sans lassitude, avec le sentiment d’être dans l’essentiel…

Pour la confidence émouvante qui est faite ainsi au visiteur, merci à Driss, Éric, Marie-Françoise, Patrick, Dominique, Sylvie, Brahim, Violette, Emmanuel, Colin, Catherine, Melody, Cindy, Stéphane, Alain, Paul, Grégory, Mélanie, Bernard. Et bravo à leurs animateurs, tout particulièrement pour les ateliers peinture et sculpture, à Sarah Cabrit et Michel Brassac.

Catalogue